Lauréats du Prix « Résidence d’auteur » 2021-2022
Le Prix « Résidence d’auteur » de la Fondation des Treilles est attribué chaque année à des auteurs qui écrivent et qui ont déjà publié en français des fictions et des essais.
Pour sa 14e édition, le jury s’est réuni les 13 avril et 8 juin 2021. Parmi les 48 candidatures reçues, le jury a retenu les projets de François-Henri Désérable, Isabelle Tillerot et Béata Umubyeyi Mairesse.
François-Henri DÉSÉRABLE, jeune écrivain plusieurs fois primé, projette de raconter un récit de voyage sur les traces de Che Guevara. C’est de Córdoba, en Argentine, à une journée de route au nord-ouest de Buenos Aires, que sont partis, le 29 décembre 1951, au volant d’une Norton 500cc, Alberto Granado, dit Mial, vingt-neuf ans, et son ami Ernesto Guevara, dit Fuser, vingt-trois ans ; leur itinéraire – l’Argentine, le Chili, le Pérou, le Colombie et le Venezuela. De ce voyage, Guevara et Granado avaient chacun tiré un récit, incitant l’auteur à suivre ce même itinéraire. De retour six mois plus tard sur les traces de celui qui deviendrait le Che, c’est ce voyage à travers l’Amérique latine qu’il souhaite raconter.
Isabelle TILLEROT, historienne de l’art, enseignante-chercheuse, propose d’écrire un essai d’histoire de l’art sur l’intrigue du fragment au XVIIIe siècle. Le fragment est inhérent à l’histoire de l’humanité, à ses quêtes et à ses recherches. Si l’importance de cet objet a été reconnue dans la littérature du XVIIe siècle, comme le genre romantique par excellence, pour les formes artistiques, musicales, poétiques et philosophiques et les discours sur l’art de la période contemporaine, aucune publication n’existe sur le fragment artistique au XVIIIe siècle. Ce projet vise à combler la lacune de son histoire.
Béata UMUBYEYI-MAIRESSE, écrivaine, souhaite aborder dans son roman deux thèmes importants : d’une part la fin de vie des immigrés africains en France, notamment ceux qui, souffrant de la maladie d’Alzheimer, ne parlent plus que leur langue maternelle, mais aussi la question du rapatriement des corps de ceux qui veulent reposer dans leurs pays d’origine ; d’autre part un pan peu connu de l’histoire coloniale, celui des métis retirés à leurs mères « indigènes », placés dans des institutions religieuses pour « mulâtres » et pour beaucoup envoyés en Belgique au moment de l’indépendance sans aucun projet de retour.
Les trois lauréats bénéficieront en 2022 d’une allocation mensuelle de 2 650 € et d’une résidence de deux à trois mois à la Fondation des Treilles dans le Var.
Présidé par Philippe Raynaud, professeur émérite à l’Université de Paris II, membre de l’Institut Universitaire de France, vice-président de la Fondation des Treilles, le jury est composé de Claude Habib (professeur émérite à l’Université de Paris III), Marc Hersant (professeur de littérature à l’Université Paris III – Sorbonne nouvelle, membre du conseil scientifique de la Fondation des Treilles), Pierre Jourde (écrivain et critique littéraire), Carole Martinez (écrivain), Krzystof Pomian (directeur de recherche émérite au CNRS), Carole Talon-Hugon (professeur au département de philosophie de l’Université Paris-Est Créteil) et Olivier Bessard-Banquy (écrivain, professeur des universités, ancien lauréat des Treilles, invité à participer aux réunions du jury).
Les lauréats du Prix « Résidence d’auteur » depuis 2008 :
2008-2009 : Marie Le Drian, Hélène Prigent
2009-2010 : Rosette, Sami Tchak
2010-2011 : Jacques Dewitte
2011-2012 : Daniel Grojnowski, Nathalie Zaccaï-Reyners
2012-2013 : François Jullien, Álvaro De La Rica
2013-2014 : Olivier Bessard-Banquy, Patrice Nganang
2014-2015 : Patrick Autréaux, Mamadou Ly, Marc Pautrel
2015-2016 : Catherine Mary, Kettly Mars, Nils Trede
2016-2017 : Benjamin Pelletier, Emmanuel Ruben, Pascale Roze
2017-2018 : Louis-Philippe Dalembert, Olivier Dhénin, Michaël Ferrier
2018-2019 : Violaine Bérot, Eddie Breuil, Spyridon Tegos
2019-2020 : Clément Benech, Sophie Divry, Françoise Lacour
2020-2021 : Dimitri Bortnikov, Garance Meillon, Geneviève Parot