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Juillet 2020

  -  Actualités   -  Juillet 2020

Juillet 2020

En juillet, nous accueillons sur le domaine trois séjours d’étude et la lauréate du Prix 2019 du Centre André Gide Jean Schlumberger.

Séjours d’étude

Annie Cohen Solal : « Picasso l’étranger »

Il s’agit d’un essai sur la manière dont le statut « d’étranger » en France (1900 à 1973) a agi sur l’oeuvre et la carrière de Pablo Picasso. Généralement considéré comme l’artiste-phare du 20e siècle, Picasso n’a pas été souvent étudié avec les outils de l’histoire sociale qui, combiné à l’histoire de l’art, permet de saisir son statut dans la société française de l’époque. Comment les différentes vagues de xénophobie l’ont-elles touché ? Comment le rejet de sa demande de naturalisation en avril 1940 a-t-il affecté son travail pendant la période de l’occupation ? Comment a-t-il finalement organisé sa place sur le territoire français, en choisissant dès 1955 de vivre dans le sud au sein d’un monde d’artisans locaux ?

Haud Gueguen : « Le possible croisement de la philosophie et des sciences sociales »

Concept pluriséculaire qui traverse l’ensemble de l’histoire de la philosophie, le “possible” admet une pluralité de sens bien répertoriés et documentés par les historiens de la philosophie. Le projet de cet ouvrage est de s’interroger sur un certain nombre d’usages contemporains de ce concept permettant d’en dégager deux nouvelles acceptions: d’une part, ce qu’on pourrait qualifier d’acception “critique et émancipatoire” en vertu de laquelle le possible tend dès lors à s’identifier au concept d’utopie, et d’autre part, une acception “contrefactuelle” qui vise à fonder épistémologiquement la démarche de l’historien et du sociologue. Il s’agit de mettre au jour deux acceptions originales et relativement récentes du concept de possible, aussi bien pour interroger les rapports qu’elles entretiennent l’une à l’autre que pour en souligner la profonde actualité.

Irène Salas : « Traité du rire »

D’Aristote à Freud, ou de Platon aux neurosciences, en passant par Bergson et quelques autres auteurs majeurs, le rire a suscité bien des théories — et il continue de soulever bien des questions. Dans la longue liste de ceux que ce mystérieux phénomène a fascinés, un humaniste de la Renaissance occupe une place aussi importante que méconnue : Laurent Joubert, premier médecin du roi Henri IV, auteur d’un Traité du Ris, contenant son essance, ses causes et mervelheus effais (Paris, Nicolas Chesneau, 1579, 375 p.). Traduit en diverses langues depuis plusieurs décennies, l’ouvrage n’a pourtant jamais été réédité en France depuis sa publication au XVIe siècle. Pour le rendre accessible à un plus large public, l’auteur se propose de le translater en français moderne.

Prix du Centre André Gide Jean Schlumberger

Nikol Dziub : « Les Caves du Kremlin : André Gide et La NRF face à l’URSS »

Elle a obtenu le prix CAGJS pour son projet de recherche, dans le cadre duquel elle étudie notamment les traductions russes et ukrainiennes des œuvres de Gide publiées jusqu’à la rupture majeure que constitue la parution du Retour de l’URSS (1936), ainsi que celles parues après la chute de l’Union soviétique.

RéSIDENCES

Les lauréats 2021 du Prix de la Résidence d’auteur

Pour sa 13e édition, le jury s’est réuni les 28 avril et 16 juin 2020. Parmi les 25 candidatures reçues, le jury a retenu les projets de Dimitri Bortnikov, Garance Meillon et Geneviève Parot, qui seront accueillis l’an prochain à la Fondation.

Dimitri BORTNIKOV : écrivain d’origine russe, il se propose d’écrire un roman: « Le tombeau de Parsifal » sur l’éternel combat entre le bien et le mal. Un écrivain franco-russe s’engage comme cuisinier au côté des rebelles « pro-occidentaux » dans la guerre en Ukraine. Armé d’une simple louche, il contemple la guerre. Devient la risée de tout le détachement… Sa guerre ne durera que quelques mois, et cette courte période sera pour lui la découverte de l’homme en armes dans toute sa misère désarmée par la mort et sa splendeur inattendue.

Garance MEILLON : écrivain et réalisatrice, elle projette d’écrire un roman « mieux que ça » en faisant l’examen chronologique de sa vie sentimentale, méthode simple, linéaire, qui pourtant lui laisse entrevoir non seulement la mécanique émotionnelle qui chaque fois est à l’œuvre, et qui toujours la pousse à vouloir « mieux que ça », mais aussi à quel point son rapport à son corps change au gré de l’époque, qui change elle aussi : entre les années 2000 et aujourd’hui, le point de vue sur les femmes s’est considérablement modifié.

Geneviève PAROT : écrivain, comédienne et enseignante, elle se propose d’écrire une fiction sur le thème du temps limité de la vie humaine et de l’euthanasie. Elle imagine une fiction se situant dans le futur proche, entre dystopie et farce : la charge que représente la cohorte des personnes âgées inactives et improductives (mais pas dépendantes), vécue comme un « gouffre sans fond », est devenue insupportable. Un nouveau concept germe alors dans les cercles du pouvoir, qui amène la création d’un outil pour le mettre en œuvre : l’Etablissement d’Entraînement au Départ Digne, ou E.E.D.D. L’objectif est de faire envisager, puis accepter, puis désirer par les intéressés leur propre disparition.

Expositions

La Fondation Bemberg à Toulouse accueille De l’autre côté du rêve, une exposition conçue par Danièle Giraudy qui a sélectionné vingt des artistes collectionnés par Anne Gruner-Schlumberger. Du 26 juin au 1er novembre 2020, des peintres surréalistes, dont Ernst et Brauner que la fondatrice affectionnait particulièrement, des masques et des armes de jet africains, des plats immaculés de Picasso, un troupeau de moutons créé par Lalanne, pas moins de 130 œuvres mises en scène par Constance Guisset viennent nouer ce dialogue des cultures, entre création et réflexion, si essentiel à la Fondation des Treilles.

Candidatures

Les candidatures pour un petit séjour d’étude sont ouvertes jusqu’au 21 septembre 2020. Compte tenu de la crise sanitaire liée au COVID-19, la Fondation des Treilles n’est pas en mesure d’ouvrir les candidatures pour les séminaires et les grands séjours d’étude.